Méthodes

METHODES DE TRAVAIL

La recherche dans le processus de conception occupe une place prépondérante dans notre travail. Outre la phase de construction du bâtiment, c’est l’étape essentielle, dirigée par la maîtrise d’œuvre et partagée avec la maîtrise d’ouvrage, qui va définir ce qu’est le projet : son identité, son rayonnement et son impact sur son environnement.
Cette phase se déroule en plusieurs étapes : la collecte d’informations, leur interprétation, le travail spéculatif et en n la mise en forme du projet.

LA COLLECTE D’INFORMATIONS
La collecte d’informations est indispensable dans le processus de conception car chaque site, chaque lieu et chaque acteur d’un projet est unique par essence. Cette simple constatation légitime le fait que chaque projet est une nouvelle histoire à écrire.
D’une manière générale, il s’agit de s’imprégner de tous les aspects qui, de près ou de loin, auront une influence sur le futur projet. Il s’agit des contextes culturels, sociaux, politiques, historiques, programmatiques, budgétaires, géographiques, économiques, démographiques, médiatiques, paysagers, urbains, anthropologiques, logistiques, infrastructurels, météorologiques, etc. Le meilleur projet sera celui qui intégrera l’ensemble de ces données.
Ce recensement basé sur les données du programme et des recherches parallèles indépendantes, sera illustré par des diagrammes, schémas, illustrations et maquettes permettant à la maîtrise d’ouvrage et aux divers interlocuteurs de bien comprendre, voire d’approfondir si nécessaire le contexte du projet.

RENDU

L’INTERPRÉTATION DES INFORMATIONS, TRAVAIL SPÉCULATIF ET PLAISIR DE LA DÉCOUVERTE
De tous temps, les Hommes ont fabriqué des schémas, des typologies et des organisations ; des structures inspirées du passé qu’ils ont faites évoluer pour les adapter aux usages du temps présent. Depuis la Révolution Industrielle, les modes de vie et d’habiter la ville ont fortement changé et les courbes illustrant l’évolution des progrès scientifiques montrent une croissance exponentielle depuis le début du 20ème siècle. Au rythme de ces constantes mutations, toute idée, nouvelle à la date de sa conception, sera désormais presque désuète lors de sa concrétisation.
En architecture, le laps de temps entre le début du processus de conception et la n de la construction du bâtiment se compte en années, et la durée de vie d’un bâtiment, en décennies. Il est donc important de bien prendre en compte les données actuelles, de les assimiler, de les comprendre et d’en anticiper les évolutions à 10, 20 ou 30 ans. Les notions de durabilité et de exibilité deviennent dès lors inévitables. Comme nos ancêtres, pour chaque programme, il convient de réinterpréter les schémas connus, de travailler sur les références du passé pour en imaginer les évolutions et ainsi anticiper les usages futurs.
Nous ne savons pas par définition ce que le projet sera. Mais après la phase de diagnostic, et pour se donner le plus de chance de réussite possible, nous travaillerons à la fois de manière objective et systématique, et d’une façon plus « itérative », qui proposera d’étudier toutes les pistes possibles, même les plus inattendues, pour ne pas se contenter de réponses stéréotypées. Le degré d’invention est alors lié à cette capacité « spéculative » et les gains de cette méthode sont doubles : ils ouvrent le champ des possibles et ils donnent du plaisir par les découvertes offertes par le travail. Ces recherches donnent lieu à plusieurs scénarii et le maître d’ouvrage sera associé à ces éléments de lecture et de propositions. Des maquettes informatiques ou réelles, croquis, plans, coupes et schémas illustreront les propos et permettront aux différents interlocuteurs d’appréhender les ébauches du projet et d’y jouer leur rôle décisionnaire dans les différentes options qui seront présentées.

 

RENDU

MISE EN FORME
Il s’agit ici de mettre en place le projet, le dessiner et le mettre en forme. Le travail de l’architecte, concepteur mais également “créateur” n’est pas un simple “exercice de style” qui permettrait sur la base d’un sujet de produire deux, trois, dix projets, comme s’il s’agissait de définir un nouveau logo. Il n’est pas non plus uniquement une tâche visant à allier un programme fonctionnel à des normes en vigueur. Même si le projet doit respecter toutes les réglementations (et nous nous y attellerons avec l’aide du bureau de contrôle et du coordinateur de sécurité et de protection de la santé), le plus important est de trouver le bon projet à partir de cet atelier de conception. C’est donc plus le processus de conception, qui montrera les pistes qu’il sera possible d’investir en fonction de la question posée, du lieu et des liens avec le quartier qu’une conclu- sion définitive; sous la forme de trois projets possibles et également valables.
Par ailleurs, même si les données des projets peuvent être objectivables et analysées en tant que telles, il semble délicat de passer un projet à travers une « grille » de lecture. Il nous semble que le bon projet est celui qui réussira à transcender toutes les problématiques, toutes les contraintes, que celles-ci ne soient plus visibles, au pro t d’un nouveau lieu, d’une nouvelle poésie de l’espace.

Parallèlement et au-delà du travail de conception, l’élaboration d’un projet est avant tout une entreprise collective, mettant en scène différents partenaires. L’union de ces collaborations regroupe des compétences complémentaires et multidisciplinaires, et vise à couvrir tous les aspects auxquels le projet devrait faire face. Le cas échéant et en complément de l’équipe mise en place, des bureaux d’études spécialisés pourront être consultés a n de consolider des hypothèses ou combler des lacunes liées à des spécificités qui pourraient apparaître dans le projet et dont nous n’aurions pas encore connaissance (acousticiens, designers, etc.).

RENDU

L’INGÉNIERIE
L’élaboration et la conception d’un projet d’architecture ou d’urbanisme est une entreprise complexe nécessitant l’expertise d’ingénieurs et de techniciens qualifiés, disponibles et impliqués à toutes les étapes du projet et sachant faire preuve d’innovation autant que de bon sens. C’est généralement le travail d’un bureau d’étude technique qui, en adéquation avec le projet dessiné par l’architecte, l’urbaniste et le paysagiste, traite des questions liées à l’ingénierie. Un échange et un dialogue constant avec l’architecte permet d’aboutir à une conception cohérente vis-à-vis du projet.

LA QUESTION ENVIRONNEMENTALE
En tant que jeunes architectes et urbanistes, la question environnementale nous paraît tout à fait naturelle. Elle entre de manière évidente dans le processus de conception au même titre que les disciplines d’ingénierie traditionnelle. Dans notre travail de conception d’un projet, l’écologie n’est absolument pas traitée comme une contrainte : elle fait partie d’un processus global de création dont elle occupe même une place majeure. Néanmoins, nous pensons qu’elle n’est pas non plus une finalité en soi. Les ambitions d’un bâtiment ou d’un aménagement doivent dépasser et transcender ses simples prétentions environnementales et acquérir une véritable dimension sociale et urbaine.
Nous proposerons ainsi un certain nombre de mesures et scénarii en adéquation avec le programme et le projet, contri- buant à la fois à minimiser les consommations énergétiques tout en améliorant le confort des usagers, hiver comme été.

LE RÔLE DE L’ÉCONOMISTE
A toutes les échelles de projets, l’économie occupe une place centrale.
Au-delà des ambitions du projet, c’est l’économie qui jugera du niveau des prestations en fonction du budget alloué à l’opération par la maîtrise d’ouvrage. C’est un travail complexe qui dépend aussi du contexte économique entourant
le projet. Il nécessite un œil avisé et connaisseur des marchés locaux et nationaux et le travail d’un économiste dans l’équipe nous paraît tout à fait essentiel.
Toujours à l’écoute des évolutions du projet, il assurera la synthèse financière à chaque étape des études et sera force de proposition pour évaluer des sources d’économie. Il fournira les informations nécessaires à la bonne évaluation économique du projet (surfaces, ratios, rapports de surfaces, etc.). En n, et pour une meilleure passation des marchés, c’est également l’économiste qui rédigera l’ensemble des notices descriptives et techniques ainsi que le CCTP nécessaire à la consultation des entreprises, et procédera à l’analyse des offres dans la phase d’Assistance à Contrat de Travaux.

LA RELATION AVEC LA MAÎTRISE D’OUVRAGE
En n, en tant que maîtres d’œuvre, nous nous devons d’accompagner la maîtrise d’ouvrage dans les choix qu’elle doit faire, peser le pour et le contre de chaque solution proposée et être capable de répondre à ses attentes de conseils. Une relation de confiance entre les deux partenaires doit être instaurée dès les premières ébauches du projet. Elle est cruciale pour son élaboration et le bon déroulement du chantier. Ainsi, à toutes les étapes du projet, un dialogue constant est maintenu entre les deux parties pour informer, questionner, renseigner, solliciter pour les démarches et engager la maîtrise d’ouvrage dans un rôle de partenaire actif.

Un projet est une aventure intense et collective dans laquelle chacun a son rôle à jouer et où la valeur commune est le partage. Ce partage est essentiel car le projet n’est pas la seule propriété ni du maître d’œuvre, ni du maître d’ouvrage mais c’est le premier pas, avant même la construction de l’édifice, vers la prise de possession des futurs usagers d’un nouveau lieu de vie.